"Youth is not a crime !"
par la Compagnie Rara Woulib
Résidence : 2 -> 11 juin // Studio 900 - La Rochelle
Représentation : Mercredi 10 juin // Lieu à préciser - La Rochelle
Création soutenue par l’Association des CNAREP à travers le dispositif Hors Cadre (lauréat 2023).
Création 2027
Spectacle tout public dès 10 ans
Durée : 1h30
Conte documentaire sur l'épopée d'une enfant arménienne
Un soir, dans un endroit délaissé, aux abords d’un skatepark. On croise Maimie, une jeune fille qui est sortie « par la fenêtre qui n’avait pas de barreaux » et s’est éloignée de chez elle au point de ne plus savoir très bien d’où est-ce qu’elle vient. Nous la suivons alors dans un endroit magique, le « lieu de l’entre-deux », où nous faisons la connaissance de Clo, Peter, Salomon et de toute une bande de gamins affairés à « jouer aux oiseaux » et à rêver leur ville de demain, sous le regard bienveillant du gardien. Elle nous emmène dans une traversée, celle de la nuit tout d’abord, et la sienne, dans la rencontre de la jeune fille avec la femme qu’elle va devenir.
Équipe
Écriture, mise en scène Julien Marchaisseau
Interprètes Ilian Calaber, Lucien Vieira, Julie de Patchère, Adèle Gerlec
Création musicale, interprète Cyril Fayard
Dispositifs sonores Mathieu Semman
Scénographie Kevin Klein, Adrien Maufay
Création, régie lumière Chloélie Cholot Louis
Costumes Silvia Romanelli
Régie générale, son Hugo Périneau
Coproductions : CNAREP : Sur le Pont – La Rochelle (17), Le Fourneau – Brest (29), Lieux Publics – Marseille (13), Les Ateliers Frappaz – Villeurbanne (69), Éclat – Aurillac (15) / La Garance – Scène nationale de Cavaillon (84) et la complicité du Board Spirit Marseille, de Massilia S’Quad, de PoP CoRn saUvAGe et de la compagnie Basinga (13)
Soutiens : Ville de Marseille (13) / Département des Bouches-du-Rhône (13) / Région Provence-Alpes-Côte d’Azur / Hors Cadre 2023 – Association des CNAREP / Aide nationale à la création pour les arts de la rue 2024 – DGCA
En plus… la note d’intention
Ma culture a d’abord été urbaine avant d’être théâtrale, bien avant ma découverte des milieux artistiques et des arts de la rue. Mon rapport à la ville s’est construit tout au long de mon enfance et adolescence, dans un rapport ludique aux quartiers que j’habitais, et notamment aux espaces qui n’étaient pas dédiés au jeu et aux enfants. Dans les quartiers populaires dans lesquels je vivais, la pauvreté des aménagements a créé à l’intérieur de chacun·e de nous un mouvement de « survie ludique » : on inventait à chaque instant nos manières de jouer avec la ville, avec ses espaces en durs, le béton, le bitume et les interstices, les terrains vagues, là où la nature et le désordre pouvaient reprendre leurs droits. La pratique du skate a été pour moi une des composantes majeures de ce mouvement. Elle m’a amené à regarder la ville autrement, à apprendre à la détourner, à essayer de déceler et d’exploiter le potentiel de chaque parking, de chaque place, chaque mobilier ou escalier, d’utiliser les reliefs et ses circulations, au final de développer une sorte de sixième sens pour lire la ville et en révéler ses résonances poétiques intrinsèques. Elle m’a également permis de me construire au milieu d’une bande de potes, de mettre les valeurs de l’amitié au cœur de nos vies. Elle m’a aidé à traverser l’adolescence, en jouant, de manière plus ou moins subversive, mais aussi en apprenant à nous dépasser, individuellement et collectivement, à faire face à notre propre adversité. Elle m’a amené à transgresser les règles, à ne pas m’arrêter à la limite de l’interdit, à ne pas toujours demander la permission, balancé entre le risque et le bon sens.
Depuis bientôt 15 ans, je fabrique des projets artistiques dans la ville, et c’est ce même sixième sens que je convoque à chaque fois. Depuis bientôt 15 ans, nous construisons des aventures humaines avec des groupes de gens de tout bord, et ce sont ces mêmes valeurs qui nous relient et nous mettent en mouvement. Ce projet artistique est un hommage à tout ce qu’a pu m’apporter le skate.
© Cyril Fayard
Compagnie Rara Woulib
(Marseille – 13)
Rara Woulib manifeste sous une grande variété de formes hybrides mêlant théâtre, musique, mouvement et scénographies immersives. La compagnie explore les résonances entre rites traditionnels et espaces urbains occidentaux, pour réintroduire du sacré, du lien et du sensible au cœur du quotidien, tout en offrant au spectateur une immersion et une expérience onirique.
Depuis 2010, elle investit Marseille sa ville natale, de manière sauvage et inventive : déambulations nocturnes, « free party » théâtrales, détournements d’espaces interdits. De pirates urbains, les artistes deviennent hacker·euse·s poétiques, apprenant à déformer les cadres, ouvrir des brèches et imaginer d’autres façons d’habiter la ville.
Avec Moun Fou crée en 2020, cette démarche s’affine : il devient nécessaire de protéger certain·e·s collaborateur·ice·s et de rester dans un cadre légal, sans céder pour autant à la normalisation des formes en espace public. Ils·elles apprenent alors à travailler dans les interstices, à saisir les failles des situations existantes pour faire émerger de nouveaux espaces de pensée et d’invention collective.
Rara Woulib conçoit l’art comme un prétexte à la rencontre pour créer des liens. Chaque création est festive, un rituel partagé où se croisent habitant·e·s, artistes, associations et complices issus de tous horizons : structures sociales, éducation populaire, cuisines collectives, collectifs militants, radios locales, lieux culturels et ateliers informels. Cette porosité fait la force de la compagnie et nourrit une pratique profondément ancrée dans les territoires.
Marseille, ville-monde, reste son terreau privilégié, et c’est à partir de la cité Phocéenne et la Méditerranée que s’élargit l’écosystème de la compagnie, aujourd’hui active à l’international, convaincue que l’échange entre langues, traditions et communautés est source d’espoir et de transformation.
Son équipe artistique – une trentaine de membres aux métiers multiples – fonctionne de manière horizontale et inclusive. À l’intérieur de l’association 1901, Rara Woulib expérimente une gouvernance partagée entre bureau, cellule administrative et noyau d’artistes.
Aujourd’hui, des projets de recherche comme Syncrétisme relient les racines de la compagnie à sa pratique actuelle, et ouvrent un avenir qu’elle imagine lumineux, fondé sur la rencontre et le respect de la diversité humaine, où l’art ouvre des espaces de pensée, de fête et de résistance.
Créations : Deblozay (2012) / Bizangos (2016) / Moun Fou (2020) / Vertige(s) (2022-2025)
En cours : La communauté de la spatule (2025-2027)
En recherche : Orchestres (2025-2026) / Bankébal (2026-2027)