Compagnie Les Philosophes Barbares – C’est pas (que) des salades

"C'est pas (que) des salades"

par la Compagnie Les Philosophes Barbares

Représentation : Samedi 28 mars · 16h // Square de la Laïcité / Rue de l'Armide - La Rochelle

-> La Compagnie Les Philosophes Barbares travaille sur son nouveau spectacle Tout ou Rien, la légende du Gang Kelly. Assistez à la sortie de résidence, une occasion unique de plonger au cœur du processus de création !
>> Sortie de résidence : Samedi 4 avril // Place des Coureauleurs – La Rochelle

Création 2020
Spectacle tout public dès 10 ans
Durée : 50 min.

Un spectacle de boue mais assis

Tout le monde a un super pouvoir. Mais tout le monde ne le sait pas.
Émile Latouche aurait pu rester dans l’ignorance, mais un jour il rencontre l’Aveyron, et l’Aveyron ça n’est pas à la portée de tout le monde. Mordiou !
C’est dans cet environnement inhospitalier fait de boue, de paysan·ne·s, de tripoux et d’injonctions mystérieuses aux consonances préhistoriques que le jeune garçon connaît l’épiphanie. Il découvre son super pouvoir : faire pousser instantanément des salades !
Grâce à ce don exceptionnel, le petit Émile devient AGRIKULTOR et AGRIKULTOR, c’est bien plus qu’une simple vocation.

Équipe

Création collective Les Philosophes Barbares
Interprètes Glenn Cloarec, Juliette Nivard, Léa Saunal en alternance avec Lisa Perron et Claire Schumm
Musique Arthur Delaval
Regard complice Laure Boutaud
Régie Ben Dumas en alternance avec Capucine Sédira

Soutiens : Graines de Rue – Bessines-sur-Gartempe (87) / Département de l’Ariège (09) / Région Occitanie/Pyrénées-Méditerranée

En plus… la note d’intention

Lorsque j’étais petit, en Bretagne, je voyais de temps à autre fleurir sur les routes et les ronds-points des fourches aux allures de tridents Poséïdonesques, souvent accompagnées d’un message lapidaire, peint à la hâte et en lettres rouges encore sanguinolentes : NON À LA PAC.
Sans trop comprendre ce que signifiait cette PAC, je saisissais cependant la violence symbolique de ces outils belliqueusement brandis vers le ciel.
Puis ma mère m’a dit que c’était les paysan·ne·s qui étaient en colère et qui manifestaient. Je ne com-prenais pas non plus ce que signifiait manifester, mais en revanche j’imaginais très bien des hordes sauvages de paysan·ne·s armé·e·s jusqu’aux dents qui sortaient la nuit avec des torches enflammées pour semer la terreur et le chaos. Au matin, inquiet et excité, je guettais les nouvelles fourches, signes manifestes de leur passages nocturnes.
Je me souviens aussi des montagnes d’artichauts déversés le long des routes, et de m’être demandé pourquoi est-ce qu’ils ne les envoyaient pas plutôt dans les pays où les gens n’avaient pas assez à manger…
Je me rappelle ensuite avoir beaucoup ri en entendant que des tonnes de lisier avaient été épandues devant un Parlement quelconque, et, enfin, rire de plus belle sur la plage en été en faisant des batailles d’algues vertes (qu’on appelait d’ailleurs la salade….).
Aujourd’hui, après avoir vécu en ville, nous nous sommes installé·e·s à la campagne : nous sommes des « Néoruraux ». Nos voisin·e·s, nos ami·e·s, (mes grands-parents) sont (étaient) agriculteur·rice·s, certains en bio, d’autres en conventionnel. Aujourd’hui je comprends un peu mieux ce que signifie « NON À LA PAC ».
Aujourd’hui, dans notre belle campagne française, un agriculteur se suicide tous les jours.
Comment évoquer le malaise, la pression subie par les agriculteur·rice·s, le surendettement et les absurdités de la Politique Agricole Commune européenne ?
Quel regard portent les « gens de la ville » sur la campagne et ses habitant·e·s ? Et à l’inverse, comment voit-on les citadin·e·s lorsqu’on travaille dans les champs ?
Pour répondre (en partie) à ces questions, une seule solution : un super héros agriculteur tellement épris de justice qu’il n’est pas toujours très regardant sur la pertinence des solutions apportées.

À l’instar d’Agrikultor, notre héros, nous voulons semer les graines du théâtre d’objet dans la rue et voir pousser nos salades même sur le bitume. Nous voulons sortir la (gri)culture de son salon annuel, projeter la terre hors des jardinières, faire du théâtre rurbain et un spectacle tout terrain.

 

© J. Beliah

Compagnie Les Philosophes Barbares

(Mirepoix – 09)

« Nos spectacles en témoignent : nous pratiquons un théâtre visuel qui nous permet de combler notre envie de parler du monde qui nous entoure, concrètement, matériellement même. Et surtout de susciter des émotions, au sens étymologique du terme – c’est à dire de mettre en mouvement – les choses et les gens, tout en racontant des histoires. »
Depuis quelques années, le travail de la compagnie prend un axe résolument politique où le théâtre de mouvement, d’objets et de marionnette dans l’espace public se met au service de sujets sociétaux. Ils·elles envisagent la fiction comme une aire de jeu propice à l’émancipation, un lieu utopique d’expression libre à même de repenser avec humour et délicatesse les enjeux de notre humanité.
Z. ça ira mieux demain (2018) traite du transhumanisme. C’est pas (que) des salades (2020) questionne notre rapport à la terre et aux métiers de l’agriculture. La Recomposition des Mondes participe à l’impérieuse envie de désincarcérer les imaginaires et de créer, si ce n’est de nouvelles « mythologies », tout du moins de nouveaux récits. Car il s’agit là pour la compagnie d’un enjeu majeur, son métier étant de raconter des histoires. En d’autres termes, ils·elles souhaitent rendre aux (télé)spectateur·rice·s leur temps de cerveau disponible, le remettre à leur disposition… ou au moins y contribuer.
La compagnie est née de la rencontre de deux artistes Glenn Cloarec et Juliette Nivard au sein de l’École Internationale de Théâtre LASSAAD à Bruxelles en 2009, aujourd’hui elle est structurée autour d’une équipe composée de 5 personnes :
Juliette Nivard – directrice artistique, Glenn Cloarec – comédien, Joël Morette – chargé de production, Quentin Bocquet – chargé de diffusion et de communication et Lucie Vieille-Marchiset – administratrice.

Créations : Volatiles et féculents (2012) / Nom d’une pipe ! En êtes-vous sciure ? (2014) / Monsieur Jules, l’épopée stellaire (2014) / Une Chair Périssable (2016) / Z. ça ira mieux demain (2018) / C’est pas (que) des salades (2020) / La Recomposition des Mondes (2022)