Un jour, 6 personnes se sont mises à danser sans pouvoir s’arrêter, jusqu’à épuisement. Évoquant un événement qui a donné beaucoup de fil à retordre aux historiens.

Groupe : bande, camp, catégorie, cercle, clan, classe, équipe, famille, groupement, parti, poignée, société, troupe.
Fièvre : augmentation de la température corporelle. Vive agitation, état passionné. La fièvre est créatrice. Fièvre du samedi soir…

Ensemble, ces deux termes définissent exactement cette pièce. Entre cette passion de jouer encore avec les limites physiques et mentales du corps humain et l’excitation incessante de cette joyeuse bande, ce spectacle évoque l’énergie de l’ensemble, par le mouvement. Il met en évidence ce besoin de sentir la force du groupe. Celui-ci s’organise, se soutient, s’enfonce, chute, s’observe, se bat, se combat, se lève, se relève. L’individu s’extrait, se fond dans la masse. L’égo parle, puis se tait pour ne former qu’un. En groupe, on a peur de l’autre, moins peur des autres. L’énergie circule à travers ces corps en mouvement, le groupe se forme et se déforme. Il est mis en valeur ici dans tout ce qu’il a de plus beau et de plus laid.

Fièvre donne l’illusion d’une pièce sans fin. Par des univers bien distincts, les nombreux tableaux sont reliés par ces gesticulations incontrôlables ayant pris l’assaut des corps des danseur·se·s, qui semblent ne plus pouvoir s’arrêter de bouger. Évoquant cette manie dansante et les rapports entre les humains et la question du clan.

La danse est, comme la rage, opiniâtre et obstinée. Dans Fièvre, elle est incessante et tournoyante. En libérant les corps, elle libère les esprits torturés. Elle rend les changements possibles. Bestiale, sensuelle, elle rend visible la force que la terre nous donne encore. Elle place les danseur·se·s en relation avec l’espace, le monde social et politique, la sphère intime.