Laure Terrier

LAURE TERRIER

 

 

 

 

 

 

© Pierre Planchenault

La danse est pour Laure Terrier une nécessité esthétique et politique d’être au monde, une modalité sensuelle, vivante, de penser la relation depuis les perceptions, une rencontre, une friction, une invention, entre temps et espace, soi-l’autre, soi-le monde, dedans-dehors.

Alors les espaces se sont imposés : espace du corps, espace sonore, espace public, naturels, intimes. Leurs dramaturgies, humeurs, nécessités, tensions, appels.

C’est au sein de Jeanne Simone que depuis 2004 Laure Terrier chemine et apprend, créant principalement pour et avec des espaces non dédiés, les vivants qui les font, les spectateurs qui les influent. Avec ses partenaires de jeu, elle y a créé Le goudron n’est pas meuble (2007), Le parfum des pneus (2010), Mademoiselle (2011), Nous sommes (2015) et Sensibles quartiers (2018). Tout récemment, elle vient de retrouver l’espace du plateau avec Ce qui s’appelle encore peau

Questions-réponses avec Laure Terrier

> Être artiste associée au CNAREP Sur le Pont, ça veut dire quoi ?

Il y a une notion de lien réciproque, que j’ai bien envie de rendre tangible avec Sur le pont. Rester chacun dans nos compétences, mais tenter de s’apporter des choses, des idées, de profiter de ce temps pour tenter des choses différentes et les mettre en œuvre différemment. Notamment dans leur inscription dans un temps plus long. Apprendre d’une proposition et pour une fois pouvoir refaire, refaire mieux, et ensemble, plutôt qu’ailleurs avec d’autres collaborations. Il y a aussi la possibilité d’échanger vraiment sur le vécu d’une grosse structure et celle d’une compagnie, de mieux se comprendre pour mieux travailler. C’est surtout pour la Cie le désir de faire d’autres choses, plus risquées, ou plus circonstanciées, ou encore plus contextualisées encore.

> Mais quatre ans, c’est long ?

Oui, c’est long. Mais nous sommes quatre artistes, alors on pourra respirer ailleurs et revenir aéré.

> Et à quatre, ça donne quoi ?

Je ne sais pas ! Beaucoup de possibilités c’est mathématique. L’enjeu est plutôt pour moi de travailler comme des frères et sœurs, sous le regard les un.e.s des autres. D’échanger aussi. Ce qui est très peu fréquent. Ou n’existe qu’en situation de crise habituellement.

> Dans le projet du CNAREP, qu’est-ce qui t’inspire ?

Son inscription territoriale, arpenter, inventer avec et pour La Rochelle, et nous aventurer peut-être dans ses territoires environnants et plus naturels.

> Et l’espace public, en ce moment, ça t’évoque quoi ?

Un manque. L’Autre. L’air libre.

> Si tu traversais La Rochelle… ?

Je me ferais bien au ralenti avec plein d’Autres.
Je l’enregistrerais bien, pour mieux l’entendre.
Je m’y perdrais bien.

> Qu’est-ce que tu prévois pour notre prochaine rencontre ?

Surprise 😉

> La question que tu aurais aimé qu’on te pose, sur cette association ?

J’aurais aimé avoir une super question, et drôle 😉 Mais je ne sais pas… J’ai besoin de commencer cette collaboration, d’y mettre les pieds et les mains. De partir de La Rochelle je crois, pour imaginer là, depuis là, depuis le contexte, des propositions que je ne ferais pas ailleurs.