Nuées d’artistes ~ Émilie Olivier ~

De cette rencontre inédite, – entre des artistes et une ville, ses différents quartiers, ses habitants, de cette nuée sauvage mais orchestrée à l’écoute, je retiendrai…
– la plongée sans brassard dans un moment d’une grande liberté avec un public en pleine libération. « Qu’est-ce que ça fait du bien ! Le retour de l’animation. » La réanimation. Le retour de l’anima. Le souffle, l’âme, le vivant.
Aucun refus, aucune bravade. De la bonhommie, de la surprise certes, mais une ambiance bon enfant. Les caissières ont dansé avec nous dans le hall de leur supermarché, révélant la Beyoncé qui était en elles, sous l’œil du gérant tout à fait d’accord. C’est pour dire….
– des rencontres privilégiées avec des spectateurs qui, finalement, sont devenus acteurs, nous donnant la réplique, nourrissant par leur présence/réactions/réparties les improvisations.
Merci donc à Tristan et sa bande à Port-Neuf, – les belles gueules de la rue -, pour l’humour, la discussion, la poésie, les références littéraires et poétiques. Et puis pour le cadeau à Martine Tarot : Plein tarif de Jean-Bernard Pouy. Y a une des belles gueules, c’était son vrai livre de poche, on en a parlé, il me l’a donné.
Merci aussi à mon crew de 14 ans d’âge moyen, rencontré au parc de Mireuil. Martine a bien dansé, travaillé son twerk, écouté du son, échangé de la musique, – j’ai noté DJ Sepp -, et même fait du scooter avec Casimir, mon acolyte de la nuée. Quel après-midi ! D’autant, que le crew ne nous a pas lâché, pas abandonné. Il a été là jusqu’au grand final de la nuée.
Merci à ceux et celles qui ont rejoint notre brigade de majorettes à Villeneuve, à ceux et celles qui ont joué Roméo et Juliette avec nous de leurs balcons, aux petits joueurs de foot avec qui on a fait une bonne partie…
Merci à Jeannot au coin du parc de Laleu et de la voie ferrée qui nous a ouvert les portes de son mini paradis, comme ça, sans s’étonner que 15 personnes visitent son chez lui au débotté, un chez lui comme de l’art brut, avec collection de photos d’équipe de foot (club de l’avenir maritime, tout est lié !), sculptures maison et framboises au jardin.
Merci encore à ces spectateurs plus aguerris, aux amateurs de spectacle, qui par leur écoute profonde ont corroboré toutes les théories tarologiques de Martine qui s’est évertué, le premier week end de la nuée, à expliquer que dans le chiffre 2020, tout était déjà écrit. « On y croit », on m’a dit. Et oui, les cartes ont toujours raison, c’est ainsi.
Je retiendrai encore le grand plaisir :
– d’avoir rencontré d’autres artistes de rue, locaux qui plus est. On se croise vite fait sur les festivals, on se connaît parfois de loin, on entend parler des uns et des autres dans la contrée, mais une vraie et belle rencontre in vivo, rien de tel.
– et celui d’avoir improvisé avec eux, c’était chouette, c’était neuf, c’était gai comme disent les Belges, frais comme disent les jeunes. En tous les cas, revivifiant.
 
Émilie Olivier – Martine Tarot – Midi à l’Ouest