Nuées d’artistes ~ Sébastien Coppolino – Cie Les Barbus ~

© Marie Monteiro
Je me souviens de ces rencontres soudaines, de ces inconnus surpris de voir arriver la nuée envahir l’espace au public retrouvé. Passé l’étonnement, nous pouvions voir à nouveau s’éveiller l’émerveillement dans le regard des passants.
Je me souviens des rires, des mots, des flots de paroles dans un mégaphone, des cris aux balcons, des bonnes aventures données ici ou là et les corps qui dansent.
Je me souviens d’un moment de duo au milieu des solos, des rencontres artistiques, des mélanges d’univers. Dans un parc, sous la plume de Chtou, Albert s’est mué en Dédé, un évadé en quête de liberté qui veut apprendre à voler. Albert qui, au contact de Nicolas, a appris à planter des graines d’incertitudes.
Je me souviens d’une invitation à entrer, acceptée. Et voici un jardinier accompagné d’un mec un peu fêlé qui rentre dans la cour de l’EHPAD pour parler d’amour aux personnes qui n’ont été que trop privées d’affection. Des soignants qui se sont levés pour venir danser, la joie retrouvée. La lumière dans les yeux des oubliés.
Je me souviens des spectacles improvisés, parfois entrevus par des silhouettes derrière leurs rideaux.
Je me souviens d’une danse sur un ponton au bord d’un lac pour deux personnes et les passants.
Je me souviens des retrouvailles autour d’un cercueil, ou autour d’un lac, pour chanter ensemble notre enfance perdue retrouvée.
Je me souviens de la joie d’être ensemble même seuls.
Je me souviens des départs épuisés, des arrivées joyeuses après avoir tout donné.
Je me souviens des merci aussi.
 
Albert Amlait alias Sébastien C.